Sélection de l’engin et procédure d’installation
Le choix d’un engin de capture est très important dans l’élaboration d’un
plan d’échantillonnage. Toutes les pêches expérimentales en lac décrites da
ns ce guide sont effectuées à l’aide de filets
maillants benthiques. Les filets maillants capturent des poisson de certaines tailles plus
efficacement que d’autres, on dit qu’ils sont «sélectifs à la taille
» (Hubert 1996; Hansen et al.1997).
Un poisson est considéré comme maillé lorsqu’il est retenu dans la maille entre l’œil et la
nageoire dorsale, tandis qu’un poisson retenu dans le filet par la bouche ou les dents est plutôt
considéré comme emmêlé (Hansen et al.1997). L’efficacité d’un filet à retenir un poisson
dépend du rapport entre la taille du poisson (circonférence) et la dimension de la maille
(périmètre) (Lester et al.2009). Lorsque la circonférence du poisson est nettement inférieure à la
taille de la maille, le poisson passe librement dans le filet sans s’y prendre. Lorsque la
circonférence du poisson est légèrement plus grande que la maille, le poisson peut pénétrer dans
la maille, mais sans la traverser complètement, se trouvant ainsi maillé, généralement entre
l’opercule et la nageoire dorsale. Si la circonférence du poisson dépasse largement la taille de la
maille, celui-ci ne peut s’y mailler.
Il est possible d’évaluer la gamme de tailles des poissons susceptibles d’être retenus dans une
maille de longueur donnée. En effet, on évalue approximativement que les dorés et les
salmonidés d’une longueur totale cinq fois supérieure
à la grandeur de la maille étirée sont plus susceptibles de se mailler au contact du filet (Grant et al.2004; Lester et al.2009).
Les caractéristiques des engins recommandés pour capturer le doré jaune, le touladi, l’omble de
fontaine et l’omble chevalier oquassa (matériau, longueur totale du filet, nombre et longueur des
sections, ouverture de maille) présentées dans les sections suivantes ont été déterminées à partir
de l’expertise du MRNF.
Généralement, les filets utilisés sont constitués d’un matériau
minimisant leur visibilité durant la entre l’aube et le crépuscule (Pristas et Trent 1977;
Henderson et Nepszy 1992) et offrant la plus grande résistance possible à la rupture quant aux
gammes de poissons capturés.
Les filets normalisés pour les pêches visant une espèce en particulier comprennent plusieurs panneaux d’ouvertures de maille différentes qui sont disposés en ordre croissant d’ouvertures de maille. Un tel agencement d’ouvertures de maille risque de produire un effet d’entraînement(leading effect) et de modifier la capturabilité de l’engin. Ces facteurs, ainsi que l’effet d’appâtage (baiting effect), sont susceptibles de mener à une surestimation de l’abondance des poissons de grande taille (Lester et al.2009). C’est pourquoi, lors de l’enregistrement des données, la tache est laborieuse sur le plan logistique, permet de corrigera posteriori le nombre des captures en fonction de la sélectivité de l’engin et d’obtenir ainsi des paramètres de population plus exacts.
Les filets maillants peuvent être benthiques ou pélagiques 1996; Lester et al.2009;Beauchampet al.2009). Les pêches expérimentales benthiques sont toutefois les plus communes et sont celles qui conviennent le mieux pour les espèces décrites dans ce guide. Des détails
techniques concernant le mouillage et la levée de filets expérimentaux sont disponibles dans
Hubert (1996).
Chaque filet maillant doit être muni, à chaque extrémité, d’une ancre et d’une bouée fixées à
l’engin à l’aide de câblots de longueur supérieure ou égale à la profondeur à laquelle l’engin est
mouillé. De cette manière, on évite d’endommager l’engin en raison d’une trop forte tension
lorsqu’on hisse le filet à bord de l’embarcation lors de la levée.
Généralement, le déploiement des filets doit être,
dans la mesure du possible, perpendiculaire ou
oblique par rapport aux isobathes, mais jamais parallèle. D’une station à l’autre, il est important
d’alterner le sens du filet de telle sorte que les petites mailles soient près du rivage pour la moitié des stations.
Effort d’échantillonnage
Les filets maillants sont habituellement mouillés en fin de journée et levés le lendemain. De cette
façon, l’échantillonnage couvre la période la plus propice aux captures, y compris le crépuscule
et l’aube (Hubert 1996; Lester et al.
2009). La pêche doit comprendre au minimum la période de
18 h à 9 h le lendemain et durer de 18 à 24 heures; l’unité d’effort est donc la « nuit-filet ».
Engin de pêche
Le filet maillant expérimental recommandé pour la capture du doré jaune est décrit dans le
tableau 5. Ce filet est composé de huit panneaux, mesurant chacun 7,6 m de longueur sur 1,8 m
de hauteur. Les panneaux sont disposés en ordre
croissant de grandeur de maille. Le maillage est constitué d’un monofilament de nylon transparent
monté à 50 %, c’est-à-dire que le nombre de mailles par longueur de ralingue est tel que la
maille montée est étirée à 50 % de son maximum d’étirement.
Le filet maillant expérimental normalisé pour la capture du
touladi est le même que celui pour le
doré jaune
Le filet expérimental normalisé pour la capture de l’
omble chevalier oquassa est le même que celui pour l
’omble de fontaine.
Engins de pêche et installation
La méthode ontarienne utilise deux types d’engins, maximisant les probabilités de capture dans
la gamme de tailles des espèces de poissons
d’eau douce (figure 10). Le premier engin est un filet à grandes mailles, destiné à la capture des poissons de plus de 20 cm de taille, soit la taille d’intérêt pour la pêche sportive. Cet engin a été proposé par l’American Fisheries Society comme standard nord-américain pour l’
inventaire des espèces de poissons d’intérêt sportif (Bonar et al.2009a). L’autre engin est un filet à petites mailles
qui cible les poissons de taille inférieure, proies potentielles des poissons capturés par le filet à grandes mailles. Par conséquent, la méthode ontarienne est divisée en deux protocoles d’échantillonnage, selon l’engin utilisé.
Figure 10.
Représentation schématique des deux engins utilisés dans la méthode ontarienne pour un inventaire de la
communauté, en haut l’engin à grandes mailles et en bas, l’engin à petites mailles, de même que la terminologie
utilisée. Noter que les schémas ne sont pas à l’échelle. Tiré de Sandstrom et al.(2010).
Les deux engins ontariens diffèrent des engins normalisés par le MRNF pour la capture du doré
jaune ou du touladi et pour la capture des ombles pour deux principales raisons. D’abord, chaque
engin ontarien est constitué de deux bandes de filets jointes par une travée (figure 10). Ensuite,
chaque bande de l’engin est constituée de différents panneaux d’ouverture de maille différente
agencés de façon séquentielle, mais non progressive, comme c’est le cas pour les engins du
MRNF (figure 10).
Les petits filets (1/2″ à 4″ ) sont équipés d’une ligne flottante et d’une ligne de plomb. Les filets à plus grandes mailles sont généralement gréés sur une ligne flottante, et une ligne plombée plus lourde. Nous fabriquons donc des filets en fonction des besoins de nos clients.